LA CHIRURGIE DE
L’ÉPAULE
Prothèse d’épaule
La prothèse d’épaule est une intervention permettant de retrouver une épaule indolore et souple sur une épaule arthrosique. Il s’agit d’une intervention complexe nécessitant la prise en charge par un chirurgien orthopédiste spécialisé.
prothèses d’épaule sont implantées chaque année en France.
Découvrez toutes les vidéos ICHG
sur notre canal youtube dédié.
Attention, certaines vidéos présentes sur ce lien peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties.
Pourquoi poser une prothèse d’épaule ?
C’est l’usure cartilagineuse de l’épaule, entre l’humérus et l’omoplate (la scapula), qui provoque une raideur douloureuse de l’épaule.
Les causes de cette usure sont multiples :
- L’arthrose primitive de l’épaule, ou omarthrose centrée, est la plus fréquente. Il s’agit de la même pathologie qu’au niveau de la hanche ou du genou. Dans cette arthrose ; les tendons de l’épaule (la coiffe des rotateurs) sont continus
- L’arthrose secondaire à une rupture des tendons de la coiffe des rotateurs dite omarthrose excentrée
- Un rhumatisme inflammatoire comme la polyarthrite rhumatoïde ou la spondylarthrite ankylosante
- Une nécrose de la tête humérale (ostéonécrose), souvent secondaire à une ancienne fracture de l’épaule
Qu’est-ce qu’une prothèse d’épaule ?
C’est un implant qui remplace l’articulation de l’épaule et permet de récupérer de bonnes mobilités sans douleur.
Il en existe 2 versions :
- la prothèse anatomique qui a la même forme que l’os et le cartilage qu’elle remplace et est indiquée dans l’omarthrose centrée avec des tendons qui sont sains (pas de rupture de la coiffe des rotateurs)
- la prothèse inversée qui permet de pallier le déficit des tendons rompus de la coiffe des rotateurs dans l’omarthrose excentrée
La prothèse d’épaule, qu’elle soit anatomique ou inversée, comprend un implant huméral dans l’os du bras sous la forme d’une tige ou d’une vis en titane sur laquelle vient s’emboiter une tête métallique (prothèse anatomique) ou une cupule (prothèse inversée), et un implant glénoïdien dans l’omoplate sous la forme d’une cupule en polyéthylène pour les prothèses anatomiques et d’une sphère métallique pour les prothèses inversées.
Comment se pose une prothèse d’épaule ?
Il s’agit d’une intervention sous anesthésie générale habituellement au cours d’une hospitalisation courte (2-3 jours) mais qui peut également se faire en chirurgie ambulatoire.
Une incision en avant de l’épaule de 7 à 10 cm permet d’accéder à l’articulation après avoir coupé le tendon en avant (tendon du subscapulaire). La tête de l’humérus où se trouve le cartilage huméral usé est réséquée et la glène (versant de l’omoplate de l’articulation) est fraisée.
On procède alors à l’implantation, souvent sans ciment, des implants dans l’humérus et sur la glène. Ces implants sont choisis pour s’adapter au mieux à l’anatomie de chacun et de respecter en particulier le diamètre de la tête humérale et de la glène. Le tendon du subscapulaire est méticuleusement réparé en fin d’intervention.
Quelle convalescence après une prothèse d’épaule ?
La réparation du tendon antérieur de l’épaule (subscapulaire) en fin d’intervention doit être protégée pour en assurer la cicatrisation.
Une immobilisation coude au corps est ainsi nécessaire pendant 1 mois après l’intervention en dehors des séances de kiné qui sont tout de suite commencées. L’épaule est entièrement libérée après 1 mois et la kinésithérapie est alors intensifiée.
La reprise de la conduite automobile est autorisée après 3 mois, en même temps que la reprise progressive de sport tel que la natation, le golf ou le vélo.
Butée d’épaule (intervention de Latarjet)
Butée d’épaule
L’intervention de Latarjet permet la stabilisation d’une épaule qui se déboite au sport ou dans les gestes de la vie de tous les jours. Ces symptômes correspondent à une instabilité antérieure chronique de l’épaule.
En quoi consiste l’intervention de Latarjet ?
Il s’agit de positionner et fixer par 2 vis en titane une butée osseuse en avant de l’épaule afin d’éviter les luxations antérieures quand on lève le bras. Cette butée osseuse est prélevée sur la même épaule par la même incision antérieure (incision de 5-6 cm).
Il s’agit d’une intervention chirurgicale réalisée sous anesthésie générale en chirurgie ambulatoire (vous ne dormez pas à la clinique).
Quelle convalescence après une butée d’épaule ?
Une immobilisation simple pour limiter les douleurs postopératoires est recommandée pendant la semaine qui suit la chirurgie mais les gestes de la vie de tous les jours sont tout de suite autorisés. Une auto-rééducation à l’aide d’une fiche est débutée 1 semaine après la chirurgie : c’est souvent plus efficace que d’aller chez un kiné.
On peut reprendre la natation et le footing 2 mois après la chirurgie. Les sports à risque (sports de combat, sports de contact, escalade…) ne sont autorisés que 4 mois après la chirurgie, avec en général un retour au même niveau.
Existe-t-il une autre solution pour traiter l’instabilité antérieure de l’épaule ?
Oui, il s’agit d‘une réparation des ligaments qui sont rompus : l’intervention de Bankart. Elle peut être réalisée sous arthroscopie (avec une caméra dans l’épaule), évitant ainsi une cicatrice, mais présente un risque de récidive des luxations 10 fois plus important qu’après une intervention de Latarjet.
Le risque de récidive est de 20 % après une réparation des ligaments (Bankart) alors qu’il est de 2 % après une butée osseuse (Latarjet). Une butée osseuse peut d’ailleurs être proposée après l’échec d’une réparation des ligaments.
Arthroscopie
d’épaule
L'arthroscopie d'épaule
L’arthroscopie de l’épaule consiste à introduire un arthroscope, une caméra stérile reliée à un écran, dans l’épaule à travers une petite incision de 1 cm permettant de traiter certaines pathologies articulaires.
Ces pathologies sont diverses :
- les ruptures tendineuses (rupture de la coiffe des rotateurs)
- les inflammations tendineuses (tendinite de la coiffe des rotateurs)
- des « corps étrangers »
La rupture de la coiffe des rotateurs
La rupture des tendons de l’épaule (la rupture de la coiffe des rotateurs) est une pathologie très fréquente. Il s’agit le plus souvent d’une rupture dégénérative (due à l’âge) qui est majoritairement indolore.
Quand cette rupture tendineuse est inflammatoire, l’épaule devient douloureuse. Le traitement médical est alors souvent efficace et permet d’éviter la chirurgie. Il consiste à injecter des anti-inflammatoires dans l’épaule (infiltration de corticoïde) et voir un kinésithérapeute. Parfois, le traitement médical n’est pas suffisant et une réparation des tendons sous arthroscopie peut alors être proposée. Les tendons sont refixés à l’os avec des ancres et des fils.
Cette intervention, réalisée en chirurgie ambulatoire (vous ne dormez pas à la clinique), nécessite une immobilisation postopératoire de l’épaule d’environ 1 mois et une rééducation de plusieurs mois.
La tendinite de la coiffe des rotateurs
Sans être rompue, la coiffe des rotateurs peut être inflammatoire avec des douleurs qui sont souvent nocturnes. Cette tendinite doit également être traitée médicalement au début avec des infiltrations et de la kiné. Une intervention chirurgicale en ambulatoire peut être proposée en cas d’échec du traitement médical.
Il s’agit de libérer les tendons sous arthroscopie en nettoyant l’épaule des éléments inflammatoires et de ceux favorisant l’inflammation des tendons comme un os agressif. C’est ce qu’on appelle l’acromioplastie : on rabote sous arthroscopie l’os qui coince les tendons de la coiffe des rotateurs. Une immobilisation de l’épaule n’est pas nécessaire après cette intervention.
Les « corps étrangers »
Le terme de corps étrangers est utilisé par les médecins mais il s’agit en réalité de morceaux de cartilage ou d’os de l’épaule qui se seraient détachés et se retrouveraient libres dans l’articulation provoquant ainsi des blocages douloureux de l’épaule. Le traitement consiste alors à aller chercher ces fragments sous arthroscopie afin de libérer l’épaule.
On parle d’une arthrolyse sous arthroscopie. C’est une intervention chirurgicale réalisée en ambulatoire qui ne nécessite pas d’immobilisation postopératoire.