LA CHIRURGIE DU
GENOU

La prothèse du genou

La prothèse totale du genou est une intervention de chirurgie orthopédique parfaitement codifiée. Cependant, pour obtenir un résultat durable, 3 conditions sont nécessaires :

  • Une préparation rigoureuse avant l’intervention
  • Une réalisation technique confiée à une équipe de chirurgiens orthopédistes spécialisée
  • Une rééducation bien conduite
prothèse metal genou

prothèses de genou sont posées par an en France

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Attention, certaines vidéos présentes sur ce lien peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties.

consultation orthopédique

Pourquoi poser une prothèse de genou ?

L’articulation de votre genou est abîmée et occasionne des douleurs quotidiennes ou une raideur invalidante ? Le remplacement de celle-ci par une prothèse totale ou partielle du genou constitue une solution.

Les origines sont diverses :

  • Une arthrose de l’articulation du genou ou « gonarthrose », un phénomène de vieillissement des composants de l’articulation
  • Surpoids, ancienne fracture du tibia ou du fémur, ancienne rupture d’un ligament croisé du genou ou lésion d’un ménisque favorisent l’arthrose
  • Une maladie inflammatoire avec atteinte articulaire (la Polyarthrite Rhumatoïde par exemple…)
  • Une instabilité ou des luxations de la rotule
  • Une ostéonécrose du condyle fémoral…

Qu’est-ce qu’une prothèse du genou ?

L’opération consiste à retirer les résidus du cartilage usé de l’articulation du genou pour les remplacer par des pièces métalliques adaptées. Cet implant assure les mêmes fonctions que l’articulation du genou : mobilité et support (lien anatomique et biomécanique entre le fémur et le tibia).

Prothèse totale du genou

Une prothèse totale de genou comporte trois parties ou trois « pièces » qui remplacent respectivement les cartilages :

  • du fémur par un composant fémoral métallique
  • du tibia par un composant tibial métallique
  • de la rotule par une pièce rotulienne en polyéthylène (plastique chirurgical)

Entre le composant du fémur et du tibia, un insert en polyéthylène est introduit pour faire le lien entre les deux composants.

Prothèse partielle du genou

Lors de la consultation, nous analysons les 3 compartiments de votre genou : le fémoro-tibiale interne, le fémoro-tibiale externe et le fémoro-patellaire. En cas d’atteinte de deux ou de trois compartiments nous vous recommandons la pose d’une prothèse totale de genou.

Si seul le compartiment fémoro-tibiale interne ou externe est atteint, alors une Prothèse Uni-Comportementale (ou PUC) peut être envisagée.

Certaines contre-indications existent quant à la réalisation d’une prothèse unicomportementale du genou. Ainsi, pour les dépister nous réalisons un testing des ligaments, nous analysons la déformation de votre genou, nous prenons en compte votre corpulence et un bilan radiographique complet est nécessaire.

Le déroulement de la chirurgie de la prothèse du genou

À l’ICHG, la mise en place d’une prothèse de genou est une intervention réalisée par une équipe spécialisée.

Dans la plupart des cas, elle se déroule sous anesthésie générale ou parfois sous rachianesthésie (seuls les membres inférieurs sont endormis). Elle dure en moyenne 60 minutes ou davantage si les conditions anatomiques sont moins favorables.

Pour découvrir l’opération de la prothèse du genou cliquez ici. Attention, les images présentes sur ce lien peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes ainsi que des personnes non averties.
Prothèse totale du genou
Dr Sailhan / Docteur Kerboull / Docteur Postel

Le patient peut se lever dès le jour de l’intervention (quelques heures après) avec un appui complet. Le premier lever se fait avec un kinésithérapeute. Si un drain a été mis en place, il sera retiré le lendemain de l’intervention.

Des radiographies de pointe

Pour une prise de mesure optimale (prothèse, axes anatomiques et mécaniques du genou), l’équipe effectue des radiographies préopératoires. Pour cela, les spécialistes disposent à la clinique Arago du système de radiographie EOS. Cet outil de radiographie posturale développé par le professeur Charpak permet des reconstructions 3D. Autre avantage, il irradie 7 à 10 fois moins qu’une radiographie classique.

Dans certains cas nous réalisons également un scanner ou une IRM avant l’intervention pour fabriquer des guides de coupe sur mesure ou « guides personnalisé » (Patient Specific Instrumentation) ou pour les besoins de la navigation (CAO – Chirurgie Assistée par Ordinateur). Ces techniques sont des aides au chirurgien pour le positionnement des implants, utiles en particulier dans des cas complexes.

Quelle convalescence pour la prothèse de genou ?

Au bout de 2 à 4 jours, vous pourrez quitter la clinique. Vous regagnerez alors votre domicile ou le centre de rééducation en taxi conventionné, en VSL Véhicule Sanitaire Léger, en voiture personnelle.
Nous vous prescrirons des antalgiques pris par voie orale ainsi qu’un traitement anti-coagulant. 
Un(e) infirmier(ère) viendra tous les deux à trois jours pour vérifier la cicatrisation et refaire votre pansement. Il ou elle vous aidera également pour votre traitement anticoagulant (à poursuivre pendant six semaines après l’intervention).

La convalescence après une prothèse totale du genou est variable, de 3 à 6 mois. Cette fourchette est large car elle prend en compte la variabilité entre les individus.
De plus, le résultat final d’une prothèse totale de genou est obtenu dans l’année qui suit l’intervention.
Les séances de rééducation doivent se suivre à raison de 3 séances par semaine pendant les deux à trois premiers mois. L’objectif de cette rééducation est double : récupérer une bonne mobilité du genou et renforcer les muscles autour de l’articulation.

Par la suite vous pourrez :
  • reprendre la marche progressivement dès le retour à domicile
  • faire du vélo d’appartement dès la fin de la troisième semaine postopératoire
  • reprendre la conduite entre le quinzième et trentième jour après l’opération
  • pratiquer des activités sportives selon les indications de votre médecin
Votre chirurgien évaluera naturellement au cas par cas la possibilité du retour ou de la pratique de ces activités en fonction du cadre clinique.
Vous reverrez votre chirurgien, muni d’une radiographie de contrôle, dans les 3 mois suivant l’intervention.
picto reprise genou

Reprise de prothèse du genou

Reprise de prothèse du genou

picto reprise genou

L’usure de la prothèse du genou

La qualité des prothèses de genoux n’a cessé de s’améliorer ces 40 dernières années :

  • Au niveau du dessin des implants, en particulier pour l’articulation entre la rotule et le fémur. Aujourd’hui, ceux-ci reproduisent au mieux le fonctionnement d’une articulation normale du genou
  • Une meilleure qualité des polyéthylènes utilisés pour produire la pièce qui s’interpose entre le fémur et le tibia

Les origines de l’usure

Cependant, une prothèse de genou, tout comme n’importe quelle articulation, est soumise à des contraintes quotidiennes au cours de la vie. Ainsi la marche, la montée des escaliers, les activités physiques et sportives provoquent un phénomène d’usure inévitable. Heureusement celui-ci est très lent et progressif.

L’usure d’une prothèse de genou concerne habituellement la pièce en polyéthylène qui s’interpose entre le tibia et le fémur. Les petits débris d’usure provoquent une réaction inflammatoire de l’organisme et la formation d’un granulome. Ce granulome va grignoter et détruire très lentement l’os au contact de la prothèse et provoquer le descellement de la prothèse. Le descellement signifie que la prothèse n’est plus ancrée dans l’os et qu’elle se mobilise anormalement.

Ce phénomène est responsable de l’apparition de douleurs qui peuvent s’accompagner de phénomènes inflammatoires dans l’articulation.

La durée de vie d’une prothèse de genou

Un descellement de prothèse ne survient généralement pas avant 10 à 15 ans après sa mise en place. La plupart des publications scientifiques analysant la durée de vie des prothèses de genoux montrent que 90 % d’entre elles ne présentent pas de signes de descellement (traduisant l’usure) à plus de 10 ans de suivi.

Lorsque le descellement de la prothèse est évident et que le patient est gêné, il convient de changer la prothèse du genou. On parle de « changement » ou de
« reprise de prothèse ».

De même, lorsqu’il existe une infection de la prothèse et que le traitement antibiotique et le simple lavage de la prothèse ne sont pas suffisants pour traiter celle-ci, un changement de la prothèse de genou sera nécessaire. 

L’opération de reprise d’une prothèse du genou

Intervention chirurgicale parfois complexe, la reprise de prothèse de genou nécessite une planification et une programmation en amont. A l’ICHG, le dossier est alors discuté en staff (une réunion collégiale de plusieurs chirurgiens qui discutent des dossiers complexes). Ces discussions nous permettent d’envisager les différentes stratégies chirurgicales et de faire les meilleurs choix possibles.

Les questions suivantes se posent avant le changement d’une prothèse de genou :

  • Cause du descellement de la prothèse : s’agit-il d’une usure simple de celle-ci ou existe-t-il une autre cause comme par exemple une infection ce qui modifierai alors la prise en charge thérapeutique.
  • Comment retirer la prothèse : le retrait sera-t-il simple ou au contraire complexe. Existe-t-il des dégâts osseux prévisibles ?
  • Faudra-t-il faire une reconstruction osseuse après le retrait de la prothèse et prévoir dans ce cas une greffe ?
  • Quelle prothèse de reprise choisir ? : repositionner une prothèse de première intention (à glissement), choisir une prothèse semi-contrainte ou contrainte (à charnière) ? Quel est l’état des ligaments et de l’appareil extenseur ?

Précision : Les prothèses semi-contraintes et contraintes permettent de pallier les insuffisances ligamentaires. Nous avons également recours à celles-ci en cas de dégâts osseux importants.

Un bilan d’imagerie complet associant des radiographies spécifiques (et parfois un scanner) est indispensable avant de programmer une reprise de prothèse du genou.

Nous réalisons également fréquemment une ponction (prélèvement du liquide de l’articulation) afin de faire une analyse bactériologique pour éliminer une infection.

Dans les suites de l’intervention, la reprise de l’appui peut être immédiate ou différée selon les conditions de la reprise. Une prise en charge ré-éducative est presque toujours nécessaire.

Arthroscopie du genou

L’arthroscopie consiste à réaliser certains gestes de réparation chirurgicale dans une articulation sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir celle-ci. Elle est possible grâce à une caméra et des instruments fins spécifiques introduits à travers la peau. De plus, les cicatrices sont très petites et fines.

Arthroscopie
du genou

L’arthroscopie consiste à réaliser certains gestes de réparation chirurgicale dans une articulation sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir celle-ci. Elle est possible grâce à une caméra et des instruments fins spécifiques introduits à travers la peau. De plus, les cicatrices sont très petites et fines.

L’arthroscopie du genou pour réparer les lésions méniscales

Fréquentes, les lésions des ménisques du genou représentent l’une des principales causes de douleurs du genou.

Ainsi, les sujets jeunes et/ou sportifs de tout âge sont habituellement victimes de lésions méniscales traumatiques. Les sujets plus âgés présentent plutôt des lésions dégénératives.

L’arthroscopie du genou permet de réparer ou de retirer une partie abîmée du ménisque. La lésion est toujours réparée (suturée) si cela est possible, d’autant plus que le patient est jeune et que la lésion est traumatique.

La lésion sera réséquée (retirée) lorsque :

  • La suture de la fissure n’est pas possible
  • La partie fissurée est de mauvaise qualité, effilochée ou calcifiée

Le recours à la réparation-suture dépend donc des caractéristiques de la lésion initiale : de sa forme et de sa localisation, de la qualité du ménisque, de l’âge du patient et des lésions associées (cartilage, os, ligaments).

Dans les faits, le chirurgien réalise la suture de la lésion du ménisque grâce à des instruments spécifiques appelés « ancres ».

Une languette méniscale ou une fissure peuvent ainsi être réparées sans ouvrir l’articulation du genou. Après une suture méniscale, les conditions de reprise de l’appui complet puis des activités sportives sont plus strictes.

L’arthroscopie du genou pour opérer un cyclope du croisé antérieur

Le « cyclope » ou « lésion du cyclope » représente une lésion articulaire développée dans le genou au contact du ligament croisé après une ligamentoplastie. Cette lésion se développe rarement dans les suites d’une reconstruction du ligament croisé antérieur.

De fait, ce nodule fibreux reste vascularisé et attaché au transplant principal ou à proximité et gêne l’extension du genou du fait de sa position dans l’échancrure.

Concrètement, le « syndrome du cyclope » se manifeste par une limitation de l’extension du genou et des douleurs ou une gêne d’intensité variable. Des symptômes qui entravent souvent les activités sportives. Le patient ressent parfois un craquement à l’extension du genou. L’arthroscopie du genou permet de retirer cette lésion.

Quelle convalescence avec une arthroscopie du genou ?

Dans la très grande majorité des cas, une arthroscopie du genou se réalise lors d’une hospitalisation d’une journée en chirurgie « ambulatoire ».

Vous êtes opéré(e) sous anesthésie générale ou rachianesthésie et vous quittez la clinique dans l’après-midi après une visite de contrôle.

C’est le cas en particulier pour une simple lésion méniscale, un lavage articulaire, une ligamentoplastie du croisé antérieur, etc.

À tout moment et pour des raisons médicales de sécurité, l’équipe soignante peut annuler l’hospitalisation en ambulatoire. Dans ce cas, vous resterez une nuit à la Clinique au sein de notre service de chirurgie orthopédique.

Un(e) infirmier(ère) viendra tous les deux à trois jours à domicile pour refaire votre pansement.

Elle vous aidera également pour votre traitement anticoagulant si celui-ci vous a été prescrit.

Après une arthroscopie pour une lésion méniscale, vous aurez à faire quelques séances de rééducation avec votre kinésithérapeute. Il faudra donc contacter celui-ci en amont pour « réserver » vos séances de rééducation.

Après une ligamentoplastie du croisé antérieur, la rééducation sera plus longue et plus soutenue. Il vous faudra également prévoir cette rééducation auprès de votre kinésithérapeute ou d’un centre de rééducation spécialisé.

Un programme spécifique de réathlétisation plus complet peut être nécessaire en fonction de vos objectifs sportifs. Il conviendra dans ce cas de nous en parler lors des consultations.

Arthroscopie du genou et ligament croisé antérieur

La ligamentoplastie du genou est une intervention réalisée sous arthroscopie qui consiste à remplacer le ligament croisé antérieur rompu du genou.

picto ligamentoplastie

Arthroscopie du genou et ligament croisé antérieur

picto ligamentoplastie

L’arthroscopie consiste à réaliser certains gestes de réparation chirurgicale dans une articulation sans qu’il soit nécessaire d’ouvrir celle-ci. Elle est possible grâce à une caméra et des instruments fins spécifiques introduits à travers la peau. De plus, les cicatrices sont très petites et fines.

La ligamentoplastie ou réparation du croisé par arthroscopie

Les conséquences de la rupture du ligament croisé antérieur

Lorsque le ligament croisé antérieur est rompu, cela modifie :

  • La stabilité de l’articulation du genou
  • Les conditions biomécaniques idéales de fonctionnement du genou

Cela soumet alors les ménisques et le cartilage articulaire à des contraintes inhabituelles et néfastes, notamment des contraintes en cisaillement.

Ainsi, la ligamentoplastie du genou consiste à remplacer le ligament croisé antéro-externe (LCAE) rompu du genou. On utilise alors les tendons des ischiojambiers ou une partie du tendon rotulien. Cette intervention dépend de nombreux facteurs : âge, activités sportives, instabilité, profession, lésions méniscales associées…

La ligamentoplastie

La ligamentoplastie du genou est une intervention réalisée sous arthroscopie en 5 étapes :

  1. La réalisation d’un bilan complet des lésions articulaires de tous les compartiments du genou. S’il existe une lésion d’un ménisque, on procède à la réparation de cette lésion ou à l’excision méniscale partielle
  2. Le prélèvement du greffon qui permettra de préparer la plastie ligamentaire. Celui-ci est effectué au travers d’une courte incision de 4 à 5 cm. Le tendon prélevé est nettoyé, préparé et calibré. Des fils tracteurs sont suturés aux deux extrémités de la greffe
  3. La préparation des tunnels osseux avant l’insertion de la ligamentoplastie. Le positionnement de ces tunnels (fémoral et tibial) répond à un cahier des charges permettant de restaurer l’isométrie du ligament reconstruit
  4. Le positionnement dans les deux tunnels et dans l’articulation du nouveau ligament. On met alors le transplant en tension et on le fixe dans les tunnels par des vis ou des attaches appelées « boutons »
  5. Enfin, la fermeture des incisions

Afin d’entamer la rééducation au plus vite, le chirurgien mobilise le genou le jour même de l’intervention. La rééducation est ensuite réalisée par votre kinésithérapeute. Nous vous recommanderons des centres de rééducation spécialisés avec des programmes spécifiques dans certains cas.