C’est en effet une question qui nous est posée en consultation.

Pour réaliser une prothèse totale de hanche la voie antérieure apporte un bon nombre d’avantages… mais elle n’est pas forcément indiquée dans tous les cas.

Dans la grande majorité des cas une voie antérieure de HUETER nous parait préférable pour les raisons simples suivantes:

  • elle est anatomique: on passe entre les muscles en les réclinant de part et d’autre pour accéder rapidement à la face antérieure de l’articulation de la hanche qui est la partie la plus superficielle de cette articulation.
  • elle permet de ne sectionner aucun muscle et aucun tendon lors de l’intervention à la différence des autres voies.

C’est cela qui en fait une voie dite Mini-Invasive.

  • elle donne une excellente exposition sur le cotyle osseux c’est-à-dire la partie de l’articulation en forme de cupule qui accueille la tête fémorale dans le bassin.
  • elle permet de neutraliser le fémur dans la position souhaitée grâce à la table orthopédique.

Tout ceci permet d’obtenir une récupération plus rapide (puisque les muscles ont été écartés et préservés) et de diminuer le risque de luxation de la prothèse (les muscles et tendons postérieurs n’ont pas été sectionnés ou abimés).

Pour répondre à la question de ce patient “faut-il absolument faire une voie antérieure?” la réponse est non au terme “absolument”.

Dans notre pratique quotidienne nous utilisons la voie antérieure de HUETER dans plus de 95% des cas.

Dans certaines situations particulières la voie antérieure n’est pas adaptée, et ne permettra pas de reconstituer l’articulation de la hanche dans les meilleures conditions.

C’est par exemple le cas dans des séquelles de maladies de l’enfance comme certaines luxations congénitales de la hanche, ou dans certaines reprises complexes de prothèse de hanche.

Le choix de la voie d’abord à envisager pour mettre en place une prothèse de hanche se décide au cas par cas après avoir bien analysé les radiographies et/ou le scanner.